Qu'est ce que la gourme chez le cheval?
Maladie du cheval : La Gourme
Dans la famille des maladies infectieuses à comptabiliser au registre des affections potentiellement graves, et susceptibles de toucher les chevaux: la Gourme… Malheureusement bien connue de certaines structures équestres (le nombre d’individus y étant très important, et donc la contagion tout autant), la gourme peut avoir des répercussions terribles. Sournoise, car ses symptômes peuvent être rétroactifs (certains chevaux sont porteurs asymptomatiques), cette maladie doit être détectée dès l’apparition des premières manifestations.
Quelle est la bactérie qui se cache derrière la gourme?
C’est un streptocoque, et plus précisément Streptococcus equi qui sème le trouble. À l’instar des streptocoques qui touchent les humains, le streptococcus equi est à la source d’une incontestable inflammation qui se localise à différents niveaux de la tête du cheval :
- Les muqueuses, la gorge,
- les ganglions, sont très rapidement enflammés et douloureux (voir purulents).
En somme, le streptocoque de la gourme attaque violemment le système lymphatique de l’animal touché. À noter que le système lymphatique est constitué du réseau lymphatique et des organes lymphatiques. Il permet la circulation de la lymphe, qui entre autre permet la cicatrisation. La moelle osseuse, le thymus (situé derrière le sternum, entre les poumons), les ganglions (localisés à de nombreux endroits du corps), et la rate ont une importance cruciale dans les réponses immunitaires face aux infections. Si le système immunitaire est attaqué, il se voit affaibli. Ainsi, la porte se trouve alors grand ouverte à toutes sortes d’intrus, qui n’ont à priori pas à se trouver dans l’organisme de votre cheval. La gourme touche les chevaux jeunes et relativement jeunes.
À savoir qu’un poulain, jusqu’à 4 mois environ, sera immunisé grâce au colostrum de sa mère. En revanche, les individus sevrés et jusqu’à 5 ans, sont les plus sujets à la maladie. Leur système immunitaire n’ayant théoriquement pas eu à répondre à des attaques, du fait de leur jeune âge.
Reconnaître un cheval touché par la gourme
Après une période d’incubation pouvant aller de 3 à 14 jours, le cheval infecté sera témoin d’une forte fièvre (on s’inquiète avant de constater 39 degrés), d’une forme amoindrie, d’anorexie, et surtout d’écoulements nasaux, que l’on appelle en général le jetage.
Les écoulements changent rapidement de consistance et de couleur. Les ganglions, rudement mis à contribution face à l’attaque bactérienne, vont enfler, durcir, et finir par être extrêmement douloureux. Le cheval aura donc tendance à se tenir tête basse, en position antalgique, car les ganglions de la gorge et sous maxillaires (situé au niveau de l’auge) sont les premiers à réagir.
L’inflammation des ganglions va aboutir à des abcès. Ces derniers doivent être traités avec le plus grand soin. Du fait de la concentration massive de streptocoques dans le pus contenu à l’intérieur des abcès, il est de bon ton de respecter toutes les mesures d’hygiène possibles. Sans désinfection adéquate, les bactéries vont proliférer partout où elles pourront. Leur durée de vie peut aller de quelques jours, jusqu’à 6 à 8 semaines, ce qui constitue un laps de temps très long au regard de toutes les mesures à prendre pour isoler un ou plusieurs animaux touchés.
Objectivement, afin d’être absolument certain de l’état du cheval, plusieurs examens complémentaires peuvent être à annexés à la consultation du vétérinaire. Des analyses de sang ainsi que des prélèvements des écoulements (nasaux, pus), peuvent déterminer la nature de la maladie ainsi que son niveau de gravité et de contagion.
Les vecteurs de transmission de la maladie
Sans surprise, ce sont les chevaux malades qui sont les premiers agents contaminants. Les écoulements nasaux, le pus drainé des abcès, le lait d’une mère à son poulain, et les mucosités lors des éternuements sont les principaux facteurs de transmission. Ensuite, viennent les chevaux qui ont guéri mais qui sont porteurs du germe. C’est pour cette raison qu’il faut être vigilant à bien respecter les mesures d’hygiène et de désinfection, même si l’on se trouve face à des animaux d’apparence sains ou guéris. Les humains qui évoluent parmi ces individus malades sont également de possibles vecteurs de contamination. En allant et venant d’un cheval à un autre, les germes sont véhiculés plus vite qu’on ne l’imagine. Le matériel consacré au quotidien d’une structure équestre peut aussi être à mettre en cause.
Traitement consacré
Les vétérinaires ont parfois différentes approches face à cette affection. Dès lors que les premiers symptômes surviennent, certains praticiens se penchent directement vers des antibiotiques, qui visiblement montrent d’excellents résultats si l’individu malade se les voit administrés en tout début d’infection. D’autres auront une école différente, qui proposera surtout des soins destinés à faire mûrir les abcès, pour ensuite les vider scrupuleusement et les nettoyer le mieux possible.
De façon assez logique en fin de compte, les vétérinaires qui préfèrent se tourner vers des soins (plutôt qu’une médication systématique), ont en tête qu’un cheval dont le système immunitaire aura combattu les bactéries, sera par la suite davantage auto immunisé, et capable de combattre la maladie. À noter que 75 % des chevaux contaminés une fois dans leur vie, finiront par être immunisés naturellement contre la gourme (Cf. site des haras nationaux).
Mesures préalables
À ce jour, plusieurs vaccins ont été développés mais leur efficacité semble limitée dans le temps. Ainsi, il s’agit de se pencher sur des dispositions sanitaires en amont d’une éventuelle contamination. L’hygiène globale est indispensable, et des ajustements drastiques sont requis en cas de phénomènes épidémiques (“épizootiques” dans le cadre animal).
Techniquement, et autant que faire se peut, les chevaux malades doivent être isolés. Dans l’idéal il faudrait éviter de les transporter, nettoyer et procéder à la désinfection de tout le matériel en contact avec les animaux contaminés ou suspectés de l’être, bien entendu se laver les mains et utiliser des gants à usage unique après chaque soin, mettre au repos les paddocks dans lesquels des individus contaminés sont allés durant plusieurs semaines. Une considération qui peut sembler simpliste, et qui toutefois a une importance considérable: un cheval non exposé au stress, soigné correctement au quotidien, serein, aura de formidables capacités à passer à côté de ce genre d’attaque bactérienne.
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Photo : Editions du Point Vétérinaire