Voir comme le cheval
La vision chez le cheval
Prenons durant quelques instants le temps de se placer du point de vue du cheval. Il est facile en observant le cheval de noter que ses yeux sont placés sur la tête d’une façon différente que chez l’homme, effectivement çà saute aux yeux mais avez vous pensez à l’impact sur la vision du cheval?
Répartition du champ visuel chez le cheval :
Le champ visuel du cheval est avant tout latérale et couvre un angle d’environ 340° autour de lui. Quand le cheval regarde droit devant lui il ne voit pas tout ce qui se trouve dans la zone de la croupe et la zone située en arrière de la barbe (le cheval doit baisser sa tête pour voir ce qui est au niveau de ses pieds). L’absence de vision dans cette posture au niveau de la croupe explique qu’il est développé un instinct de fuite en avant face à un danger, ou de ruades pour se défendre d’une agression.
Point important le cheval ne voit pas le bout de son nez et les poils situés (les vibrisses) tout autour du bout de nez sont de véritables capteurs lui permettant de compléter sa vision, car ils tâtent l’environnement pour déterminer tant la nature des objets que leur position dans l’espace.
Les atouts de l’oeil chez le cheval :
- L’oeil du cheval peut avoir une excellente acuité visuelle en ce qui concerne la vision de loin, lui permettant d’observer son environnement et de déterminer l’approche d’un danger.
- Sa vision binoculaire bien réduite à un angle de 60° lui permet de voir avec précision, d’apprécier la profondeur, et de voir distinctement ce qu’il broute.
- L’oeil du cheval possède une pupille de forme horizontale, lui permettant de voir la nuit.
La vision du cheval au quotidien :
Avec cette présentation ultra rapide du système de vision chez le cheval vous comprendrez qu’il n’est pas toujours facile pour le cheval de se plier à nos demandes, non pas par mauvaise volonté, mais par mauvaises appréciations de ce qu’il voit.
Monter dans un van :
Il est coutume lorsque vous faites monter un cheval dans un van de laisser la porte avant ouverte. En effet mettez vous quelques minutes dans la peau de votre cheval : on vous demande de monter dans une boîte étroite, sombre, où votre champ de vision devient inexistant puisque que vous n’y voyez pas devant (sans tourner la tête) et que la vision sur les côtés devient limitée par les parois du van, tous ces éléments renvoient un seul message à votre cheval : DANGER.
Et les choses sont parfois moins simple lorsqu’il y a un autre cheval déjà embarqué pour peu que le cheval à faire monter soit de nature dominée, il ne montera qu’avec plus d’appréhension.
Aborder un obstacle :
Vous vous lancez dans un travail sur l’obstacle et vous n’arrivez pas à maintenir la tête de votre cheval en place, ce n’est pas forcément un signe de rébellion de sa part. Si on enlève le fait que le cheval à besoin de liberté pour venir effectuer le mouvement du saut, il a besoin d’avancer sa tête et de la conserver levée s’il veut appréhender l’obstacle qui se présente devant lui.
Il ne s'agit que de deux exemples mais il est important de garder à l'esprit que le cheval a besoin de pouvoir mouvoir sa tête afin de balayer l’ensemble de son environnement et éliminer l’hypothèse d’un danger en approche.
Il est important dans les phases d’apprentissage chez le cheval de le laisser observer de ce qu’il se passe autour de lui afin de ne pas créer une nouvelle source de stress tant dans l’immédiat que pour plus tard. Si vous empêchez votre cheval de regarder lorsque vous présentez la selle pour la première fois et qu’à chaque mouvement vous le brimez, cela va créer une source de stress sur le moment présent, mais également construire dans sa tête une situation anxiogène pour les fois à venir. A chaque nouvel exercice il est important de penser cheval avant de penser au résultat à obtenir.
Brève proposée par R.DELHOMME - Distri’Horse33® Produits pour chevaux - ©Tous droits réservés