A Cheval avec Napoléon
Napoléon et les chevaux
Napoléon Bonaparte, figure emblématique de l’Histoire Contemporaine, était un personnage très facétieux. Autoritaire et parfois même tyrannique, Napoléon s’est érigé en fin stratège, au gré de ses faits d’armes. Manifestement hyperactif, intelligent et visionnaire, il a conduit à la modernisation de l’Europe. Soldat, lieutenant, capitaine, général, consul puis empereur entre 1779 et 1815, c’est bien à cheval (et Dieu sait combien de chevaux au total!) que Napoléon a pu se déplacer, et mener toutes ses batailles. Certains de ses chevaux avaient une place très particulière dans son coeur, en témoignent Wagram, son étalon gris, amené avec lui lors de son exil à Elbes, et Vizir qui fit partie du convoi pour Sainte Hélène.
L’équitation “Napoléonesque” ou bien Napoléonienne...
À cheval dès son plus jeune âge, en Corse, terre d’origine de l’empereur, c’est à cru et à dos de poney que Napoléon s’est initié à l’équitation. Casse cou et peu enclin à prendre des leçons, il n’aura durant sa vie que très peu été aiguillé dans sa pratique équestre. Les nombreux tableaux, à l’effigie de Napoléon en selle, le représentent chaussé très longs dans ses étriers, et les rênes toujours très longues également… C’est au galop qu’il se déplaçait. Cette allure vive, associée à une position approximative, lui ont valu de mémorables chutes. En tout état de cause, l’endurance et l’opiniâtreté étaient des qualités propres à Bonaparte. À l’image des batailles qu’il a menées, il était fort fréquent de voir Napoléon parcourir entre 80 et 100 kilomètres par jour sur ses chevaux. Cette expertise relative de l’Art Équestre, ne l’empêchait pas de reconnaître un bon et beau cheval. C’est justement de ces catégories d’équidés, qu’il aimait être entouré. Cependant, pas moins de 18 chevaux furent blessés et tués durant son règne.
Les exigences auxquelles devaient satisfaire la cavalerie
Comme évoqué précédemment, Napoléon affectionnait le galop. Il semait ses artilleurs et ses généraux, en s’élançant à cette allure, lors de chaque expédition. Il avait en permanence à sa disposition, 30 chevaux entiers, répartis dans les haras impériaux. Haras qui alimentaient les écuries impériales. Au cours du règne de Bonaparte, ses effectifs ont été renouvelés à plus de 3 reprises (il faut ainsi imaginer qu’une centaine de chevaux a côtoyé Bonapart de très près, et ce sur plus de 35 ans). Selon les contingences, Napoléon pouvait monter tous types de chevaux de selle. C’est de cette manière qu’il a constaté la résistance propre aux chevaux bretons. Néanmoins, ces derniers étant pour la plupart des hongres (manifestement pas assez rapides, car grands et lourds), il s’est finalement tourné vers des chevaux allemands, limousins, espagnols, perses ou bien arabes. La race arabe a tout particulièrement séduit Napoléon… D’aucuns ont même émis l’idée qu’il affectionnait ces chevaux, car ils lui faisaient penser aux dynamiques poneys, qu’il montait durant son enfance et son adolescence. L’évènement qui semble marquer historiquement cette préférence à l’égard des chevaux arabes, se situe à la fin des années 1790. Au moment de la campagne d’Égypte, un cheikh lui fit cadeau d’un superbe pur sang-arabe noir. Ce dernier fut livré avec un palefrenier, que Napoléon accepta bien volontiers par la même occasion.
Les chevaux qui ont marqué l’Histoire
Napoléon avait plusieurs chevaux qui étaient qualifiés de favoris. Wagram, très célèbre, nommé de la sorte après la bataille gagnée sans bavure, fut l’un des chevaux avec qui l’empereur entretenait des liens particuliers. Pourtant, Bonaparte, au delà de son attachement à l’égard de ses chevaux, n’était pas réputé comme étant très démonstratif au sujet de l’affection qu’il portait à ses ouailles. Wagram trépignait à l’arrivée de son maître, lorsque ce dernier foulait l’entrée des écuries. Il ne s’apaisait qu’après avoir été caressé et embrassé par Napoléon. De cette manière, cela explique pourquoi ce cheval fit partie du voyage pour Elbe. Un autre cheval, moins souvent évoqué, mais non moins important au regard de l’Histoire: Roitelet. Issue d’une jument française et d’un étalon anglais, cet alezan fut employé lors d’une revue dans les années 1800. Apparemment difficile et impétueux, il fut tenu à l’écart durant plusieurs années, pour être finalement compté parmi les troupes au moment de la campagne de Russie. Cette même campagne, tenant lieu sur des reliefs enneigés et verglacés, fut bien difficile pour l’équipage. Peu de chevaux tenaient sur leurs membres, et c’est ici que Roitelet fut mis à contribution… Vaillant, le pied sûr, il regagna ses lettres de noblesse auprès de l’empereur. Napoléon et Roitelet manquèrent par la suite à deux reprises, de finir fauchés par des boulets de canon, et par une bombe. Le destin n’en avait pas fini avec eux, puisque chacun s’en sortit vivant. Vizir, petit pur sang arabe d’1m35, fut également l’un des favoris les plus célèbres de Bonaparte - qui avait pour projet d’envahir l’Angleterre. Cette entreprise, plaisant au Sultan de Turquie, Napoléon reçut de sa part un petit cheval : Vizir.En revanche, à son retour, Napoléon exigea qu’on lui remette son cheval. Vizir prit le bateau afin de suivre son illustre maître, lorsqu’il dut partir pour Sainte Hélène.} Eut égard au testament de Napoléon, Vizir fut renvoyé en France après la mort de son propriétaire, pour raisons politiques, dût incidemment quitter la France. C’est un certain John Greaves, habitant Boulogne, qui fit l'acquisition de la relique de Vizir. Il souhaitait offrir le cheval naturalisé au British Museum. Faire transiter ce cheval empaillé, cher au peuple français, ne fut pas une mince affaire. C’est en vidant le cheval de son rembourrage, et en le pliant dans une valise, qu’il fut possible de le faire passer en Angleterre! Vizir a donc visité à titre posthume la Société d’Histoire Naturelle de Manchester, puis fut renvoyé au Louvre en en 1868. Deux ans plus tard, c’est le musée de l’armée qui finit par accueillir le cheval. Toujours exposé dans ce haut lieu, Vizir traverse les âges… Marengo, autre incroyable cheval, pris son nom de la bataille du même nom. Il fut toutefois chevauché par Napoléon lors de nombreuses autres batailles (Austerlitz, Iéna, Wagram). Une légende avance entre autre, que ce cheval fut à même de parcourir en 5 heures, 130 kilomètres, entre Burgos et Valladolid! Capturé ensuite par les anglais, suite à la bataille de Waterloo, son squelette repose à l’académie Royale militaire de Sandhurst, à Chelsea.
Moins connus mais pourtant cruciaux dans l’Histoire Napoléonienne!
Les chevaux de Napoléon, quels qu’ils furent, eurent tous un rôle à jouer au gré du règne del’empereur. Montés, offerts en tant que cadeaux diplomatiques, nommés suite à des batailles, qualifiés selon leurs défauts ou leurs qualités, les destriers de Bonaparte ont marqué l’Histoire et ont fait l’objet de bien des écrits. Bien que piètre cavalier, Bonaparte a toujours été lié à ses chevaux (un piquet de 10 chevaux l’a tout de même suivi à Sainte hélène).
Les chevaux ont marqué l’Histoire de France (notons principalement, les écuries de Versailles, et de façon plus ancienne : Charles Martel qui a gagné Poitiers grâce à ses robustes chevaux normands!), et continueront de porter la passion de bien des personnes. Si vous avez des anecdotes, de belles histoires en lien avec les chevaux et notre passé métropolitain, faites nous part de vos messages!
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Bibliographie:
Le Vizir - Le Plus Illustre Cheval De Napoléon Philippe Thomas-Derevoge
Les chevaux de Napoléon - Philippe Osché
Napoléon à l'île d' Elbe. La vie ostensible - napoleon.org